01 L’ALTIPLANO BOLIVIEN 26-30 juin
C’est au petit matin que nous nous élevons au sens propre vers la frontière Bolivienne culminant 1800m plus haut soit à un peu moins de 4300m. Il va falloir si faire mais cela restera notre altitude moyenne pour la prochaine semaine.
Les formalités sont expédiées sans encombre contrairement aux avertissements des Chiliens – vous allez voir, en Bolivie il faut toujours une petite pièce pour tout et même un bakchich pour les douaniers – que nenni.
Nous échangeons un minibus pour un 4×4 Landcruiser piloté par Jésus. Nous sommes accompagnés par deux charmantes brésiliennes en voyage mère/fille.
Le petit déjeuner pris dans par un vent glacial, nous passons de la laguna verde à la bianca par d’extraordinaires paysages lunaires.
Nous monterons même jusqu’à 5300m le souffle coupé. Un arrêt aux eaux thermales donne la possibilité d’un bain mais la température extérieure largement inférieure à zéro nous refreine.
Nous finirons par la laguna colorada mais les conditions climatiques extrêmes avec un vent violent et une température dégringolant en cette fin de journée nous contraignent à un repli stratégique vers le refuge.
La bataille contre le froid n’est pas pour autant terminée, elle ne fait que commencée. Imaginé un bâtiment non isolé, un simple toit en tôle, un mince matelas posé sur un sommier en pierre, une porte battante constamment entrouverte et dehors, le froid, le vent.
Tant bien que mal, nous ingurgitons thés et maté de coca pour conserver quelques degrés.
Vient l’heure du couché, nous empilons duvet et couvertures et cela est tout juste suffisant. Réveil matinal, pas besoin de réveil, le froid suffit.
Nous continuons à travers des paysages désertiques splendides, avec de belles formations rocheuses sculptées par les vents.
Vigognes sauvages et lamas domestiqués se succèderons à mesure que nous descendons en altitude.
Nous logeons dans l’hostal Bellavista construit tout en sel ; sol en sel battu, briques, mortier, tables et tabourets en sel. En attendant le coucher de soleil, nous montons (lentement) sur la colline voire les cactus géants. Nous passerons une très bonne soirée grâce au serviable hôtelier nous faisant partager les vins boliviens et aussi avec d’autres compagnons de voyage, pour la plupart francophones.
Réveil très matinal pour notre énième levé de soleil ; cette fois-ci direction isla Incahuasi au beau milieu du mythique salar de Uyuni. Pour ne pas changer, c’est encore loupé et les nuages sont de la partie. Le lieu est tout de même surprenant et fascinant. Un bout de cailloux parsemé de cactus gigantesques au milieu d’un océan de blanc.
Du blanc, aveuglant, à perte de vue ; le salar fait 120×100 km et est la plus grande réserve de minéraux au monde (lithium en autre). Il faut choisir sa route, ou pas ; le sol étant parfaitement lisse. Un petit arrêt photo, une visite au musée de sel, un détour par le cimetière de train et nous voilà à la charmante ville de Uyuni – non je blague c’est une horreur, jamais vu une ville aussi moche.
Nous mangeons chez Jésus (ce n’est pas donné à tout le monde) dans une bicoque à moitié démolie ou à moitié construite, nous ne le seront jamais. Nous partons pour le centre-ville ou plutôt le lieu avec des gens et sautons dans un bus direction Potosi (3H30- 30Bolivianos ou Bs par personne soit 4€)
Nous arrivons en fin d’après-midi dans ce qui fut le centre du monde riche. Perchée à plus de 4000m et surmontée de la fameuse montagne riche (cerro rico), la ville de Potosi étale sa splendeur passée. Petit retour en arrière ; toute la richesse de l’Europe vient de cette montagne ; sans elle point de renaissance, point de conquête, point de découverte.
Toutes les richesses de l’Espagne viennent de cette montagne, et ce pays déversa ces flots d’argent en achetant marchandises et innovations à toute l’Europe.
Il a été calculé qu’avec l’argent sorti des mines, un pont d’argent reliant Potosi à Madrid aurait pu être construit. La montagne perdit 1000m de hauteur en moins d’un siècle, c’est de l’argent pur sans presque aucune perte.
La ville possède de beau ensemble coloniaux et nous parcourons la ville en cette fraîche soirée. Le souffle est vite court, nous sommes bien à plus de 4000m. Nous logeons à l’auberge de jeunesse Casa Blanca en plein centre-ville et nous dînons d’un repas typique au El Tenedor.
La nourriture est bonne quoique les viandes sont souvent ultra-cuite. Après une bonne nuit réconfortante, nous partons visiter les mines – mais cela fera l’objet d’un article spécifique.
Nous déjeunons cette fois-ci à l’excellent Potocchi pour 230 bs (30€ pour 4) puis faisons le tour de la ville et de ces beaux édifices ; la cathédrale, la place centrale, les rues piétonnes pour finir par la Monéda, le gigantesque hôtel des monnaies ou était frappé les lingots et pièces d’argent.
Nous avons droit à une visite privée avec une guide parlant parfaitement le français. Le bâtiment, par son équipement industriel, nous dévoile toute l’ampleur des richesses passées par cette ville. Nous finissons la soirée devant une mauvaise pizza en espérant que les grèves ne nous empêcheront pas de relier Sucre.
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